Visite de Macron en Chine : à quoi s’attendre?
China « PIG » Index 2019
La Chine est de loin le plus important producteur et consommateur de porc
au monde. La production porcine chinoise a enregistré une hausse de plus de 33%
depuis 2001, passant de 40 Mt à 54 Mt en 2018, avec un pic de 56,7Mt en 2014. Cette
production est dominée par des exploitations familiales de petite taille,
localisées principalement dans le Sud-Est du pays. Cette atomisation de la
production est à l’origine du coût de revient du porc élevé en Chine, comparé
aux prix européen et américain.
Le porc est consommé traditionnellement en Chine. Dans
les années 80, il représentait plus de 80% des volumes de viande consommés,
mais avec seulement 10kg par personne par an. En 2013, ce chiffre a atteint
40kg par personne par an, soit un niveau équivalent des pays européens.
Le porc occupe aujourd’hui encore plus de 60% des volumes de viande en
Chine, son prix à lui seul pèse environ 3 % dans l’indice global des prix, soit
10 fois supérieur à celui de la France et des États-Unis! D’où le surnom en chinois du CPI (Consumer Price Index) comme « China Pig Index ». Il va de soi
que l’approvisionnement de la viande du porc est une grande préoccupation des
autorités chinoises. Le gouvernement pousse la filière porcine à se restructurer
ces dernières années : en modernisant et agrandissant les élevages, la
Chine souhaite devenir
autosuffisante en porc tout en maitrisant le coût de revient et en limitant la pollution.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que, en Chine
tout comme en Europe, on constate une nouvelle tendance de consommation porcine
en baisse. Les spécialistes pensent que cette tendance est liée à un plus grand
choix de ressources protéines alimentaires, au changement de style de la vie,
ainsi qu’au vieillissement de la population.
Pour conclure, la demande de consommation porcine
en Chine est relativement stable, de l’ordre d’environ 55 Mt par an. Quant à la
production, soumise au cycle porcin, à la refonte du secteur et aux éventuelles
menaces des épidémies, elle est fluctueuse. L’écart creusé entre les deux est
donc à l’origine de la multiplication des importations. En dehors des abats,
qui constituent une part très importante des approvisionnements, les
importations de la viande de porc en Chine sont de l’ordre de 1,2 Mt en 2017 et
en 2018 (1,6 Mt en 2016), dont 65% en provenance de l’Union Européen.

Depuis l’éclatement de la fièvre porcine africaine en août 2018 en Chine, une importante chute en termes de production de la viande de porc est prévue. Il est fort possible que les Chinois achèteront encore plus de porc en Europe cette année !
Chine: Village 2.0 — un reportage intéressant sur le développement du E-commerce en Chine rurale
Un reportage intéressant sur ARTE que j’ai partagé avec mes élèves de l’école du commerce. On parlait en classe du marché de E-commerce en Chine, qui a atteint 800 milliards d’euros en 2017!
Les 2 histoires racontées dans le film illustrent bien cet incroyable phénomène, qui touche aujourd’hui non seulement les grandes villes, mais aussi la Chine rurale profonde.
Su Junpin est un jeune entrepreneur issue d’une modeste famille de la campagne du Yunnan. Il a fait fortune en commercialisant en ligne des théières en argent, fabriquées par des artisans de son village, vendues en Chine, en Corée et même en Europe. Ainsi il a refait vivre l’art traditionnel local, et employant plus de 300 villageois pour son entreprise.
Comme lui, Lu Zhenhong de la province de Zhejiang a fondé son empire en ligne en vendant du matériel de camping. Des milliers d’emplois ont été créés dans cette région grâce à son entreprise, dont le modèle s’est décliné dans toute la province.
L’essor du E-commerce est très étroitement lié avec l’encouragement du gouvernement chinois. En effet, la Chine voit cette nouvelle forme de commerce comme un des leviers principaux pour développer l’économie des régions rurale, dont le niveau de vie souffre encore de l’inégalité par rapport aux grandes villes.
Selon le reportage, « la révolution 2.0 a d’ores et déjà permis à des millions de paysans chinois de troquer la bêche pour le Net! »
How Amazon Innovates in China
quotation from China Internet Watch

Established in 2001 as a subsidiary in China, Amazon China once went through a nosediving period. By building and promoting cross-border shopping strategy, Amazon China has begun to make some initial success in 2015.
Amazon China’s total transaction during Black Friday increased by more than six times this year compared to 2014, and spends at Amazon overseas sites have been equivalent to the sum of the past 20 years counting only from January to October 2015 according to Amazon.
Mr. Douglas Gurr, who has been President of China Amazon.com Inc. since September 1, 2014, has been focusing on the business as a cross-border site as well as helping China’s brands gain global exposure summarized three reasons contributing to the fructified sales in 2015.
Small Ideas Hatching Big Business
Amazon had a well-established “reverse” mechanism or process at being innovative and creative. Faced with a new idea, they first answered two basic questions: What do consumers really need? Could Amazon develop a unique advantage from this business? Amazon picked out the most important ideas from thousands of new ideas and gradually improved.
This way of thinking helped select out some good ideas. AGS project of Amazon was born following the path. Based on worldwide suppliers and advanced cross-border logistics and distribution system, Amazon China provided consumers high-quality product selections and lower prices without suffering long delivery time, high shipping costs and fake goods.
Exploring China’s Innovative Products
Launchpad was a project providing a platform for excellent products and startups in China. The project could effectively help startups reach tens of millions of Amazon consumers worldwide and benefit consumers and innovators at last. Launchpad was operated during Black Friday shopping festival in 2014.
Own-branded Products Satisfying Chinese Demands
Fire tablet, which was recently released in China installing English-learning function to provide customized reading experience for different English levels of users, was a good trial at Amazon China. New Fire tablets with English-learning function was only marketed to China’s consumers.
The localization of innovations was solutions to the urgent needs of China’s consumers. Amazon has been striving to support suitable products for China’s market by deep insights into China’s consumers.
Chiffre d’or et Pattes de velours
par Marie-Pierre Gröndahl et Anne-Sophie Lechevallier Article apparu dans le «Paris Match» du 6-12 juin 2013
Un Petrus 1990 pour 5 800 euros! C’est l’une des enchères symboliques de la vente d’une partie de la cave de l’Elysée le 31 mai – car l’acheteur était … chinois. Plusieurs de ses compatriotes avaient déjà jeté leur dévolu sur de grands vignobles français. En Bourgogne, l’été dernier pour 7 millions d’euros, et dans le Bordelais, avec une trentaine de propriétés depuis quatre ans, dont quinze hectares en pomerol et saint-émilion le 1er juin, pour une montant estimé à 15 millions d’euros. La Chine dépense de plus en plus à l’étranger: 77 milliards de dollars en 2012. Elle se classe au huitième rang en France, avec 31 projets d’investissements.

Depuis les débuts d’internationalisation de ses entreprises en 1999, la République populaire a changé de stratégie. Ses cibles ne sont plus seulement les matières premières, mais des géants occidentaux, dotés de marques à forte notoriété. Comme le Club Med, où le conglomérat Fosun, déjà actionnaire, a lancé une OPA avec Axa Private Equity. Objectif? Faire de la Chine le deuxième marché Club Med d’ici à 2015, avec 200 000 clients. Cette opération se veut amicale. En France, elle n’a pas suscité d’opposition des autorités. «La plupart des gros rachats antérieurs, comme Rover ou Thomson ont été des échecs ou se sont heurtés à des refus comme pour Rio Tinto. Les Chinois comprennent qu’il faut investir progressivement; avec des acteurs locaux; en recherchant des entreprises à forte valeur ajoutés. Le pays est de moins en moins «l’usine du monde», fabricant de produits basiques à bas coût. L’urbanisation s’accélère: 230 villes dépasseront le million d’habitants en 2025, contre 110 aujourd’hui. Les salaires y ont été multipliés par quatre en cinq ans, d’où le développement d’une classe moyenne avide de marques», explique André Loesekrug-Pietri, patron du fonds A Capital; co-investisseur de Fosun dans le Club Med. Au lieu de choisir la formule des raids boursiers hostiles visant la majorité du capital, source de déboires notamment aux Etats-Unis, les Chinois privilégient les sociétés non cotées, avec des prises de participation minoritaires, moins invasives. Elles ouvrent aussi les portes de l’eldorado chinois aux groupes européens concernés. Le danois Bang & Olufsen tente ainsi de rattraper son retard, grâce à la prise de participation du distributeur Sparkle Roll dans son capital en 2012. GDF Suez, lui, a accepté que le fonds souverain chinois CIC prenne 30% de son pôle exploration-production en 2011 pour accélérer son développement en Asie. Mais ces accords n’empêchent pas certaines frictions commerciales. Si l’Allemagne – au nom de ses intérêts d’exportateur – est dix-hui autres pays souhaitent supprimer le projet de droits de douane sur les panneaux solaires made in China, la France s’y oppose. Bruxelles tranchera.
Pomme vs. Cochons

Pour ceux qui s’intéressent un peu à l’actualité chinoise, voilà deux sujets qui ont fait la une de tous les journaux du pays ces derniers temps.
La pomme (la marque Apple) et les cochons (morts hélas) ne relèvent pourtant pas que du problème sanitaire. Si les autorités ont préféré attaquer farouchement la pomme, ils ont choisi de fermer les yeux sur le scandale des 13000 cochons morts qui flottaient dans la rivière de HuangPu à côté de Shanghai. Le contraste d’attitude est tel que les chinois ont fini par se poser des questions sur l’authenticité de l’origine de ces crises. N’était-ce pas autant volontaire dans l’un cas comme dans l’autre? La différence, c’est que sans doute la pomme américaine est bien plus appétissante que la soupe de porc sortant du robinet?
Appétissant, tel est le marché chinois pour la marque à la pomme également. Ainsi après avoir tenu bon sous le bombardement des critiques médiatiques chinoises pendant presque 2 semaines, Apple a cédé en publiant sur son site Internet une lettre en chinois dans laquelle son patron Tim Cook présente des « excuses sincères pour les inquiétudes ou les malentendus suscités » par son entreprise chez ses clients.
Alors que les médias chinois se félicitent, les internautes du pays, quant à eux, ont vite trouvé une explication à cette excuse — elle a été publiée le 1er avril !
Du point de vue d’un communicateur professionnel, la crise d’Apple tout comme le scandale du cochon en Chine reflètent bien une défaillance de plus en plus visible de la machine propagandiste du gouvernement dans cette nouvelle ère Internet des réseaux sociaux.